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Les ouragans extrêmes pourraient devenir quatre fois plus fréquents selon une nouvelle étude


Alors que l’ouragan Melissa poursuit sa trajectoire à travers les Caraïbes, une équipe de chercheurs de l’Imperial College de Londres met en garde contre la recrudescence à venir de phénomènes météorologiques d’une violence extrême. Cette alerte s’inscrit dans un contexte où le réchauffement climatique, alimenté par l’activité humaine, modifie profondément la dynamique des ouragans.

Classé entre les catégories 3 et 5, Melissa a déjà laissé derrière lui un sillage de destructions qualifiées de « catastrophiques » par les autorités jamaïcaines. L’ouragan, actuellement positionné à l’est de Cuba et se dirigeant vers les Bahamas, a frappé durement la région, causant la mort d’au moins 30 personnes, dont 20 en Haïti. Les dégâts humains et matériels témoignent de la puissance accrue de ces tempêtes.

Les scientifiques soulignent que la hausse des températures mondiales, principalement due à la combustion de combustibles fossiles, a non seulement rendu l’ouragan Melissa plus probable, mais aussi plus intense. « Le changement climatique causé par l’homme a clairement rendu l’ouragan Melissa plus puissant et plus destructeur », déclare Ralf Toumi, chercheur principal de l’étude.

Multiplication des ouragans extrêmes et intensification du risque climatique

Selon le professeur Toumi, qui dirige le Grantham Institute spécialisé dans le climat, « ces tempêtes vont faire encore plus de dégâts à l’avenir si nous continuons à réchauffer la planète en brûlant des combustibles fossiles ». Il insiste sur la nécessité d’agir à la fois sur l’adaptation et la réduction des émissions. « Il y a des limites à la capacité des pays à se préparer et à s’adapter », prévient-il, rappelant que les politiques d’adaptation sont « essentielles » mais insuffisantes sans une baisse des émissions de gaz à effet de serre.

L’équipe de l’Imperial College a modélisé des millions de trajectoires potentielles d’ouragans dans divers scénarios climatiques. Leurs résultats révèlent qu’un ouragan de l’ampleur de Melissa, dans un climat moins réchauffé, ne frapperait la Jamaïque qu’une fois tous les 8 100 ans. Aujourd’hui, ce risque est passé à une occurrence tous les 1 700 ans, illustrant l’accélération du phénomène.

Réchauffement climatique et intensification des tempêtes tropicales

Le monde a déjà connu une élévation de température d’environ 1,3 degré Celsius depuis l’ère préindustrielle, se rapprochant dangereusement du seuil critique de 1,5 degré. Cette limite, selon les experts, ne doit pas être franchie pour éviter les conséquences les plus sévères du changement climatique.

L’étude précise également que, dans un monde sans changement climatique, une tempête de la force de Melissa aurait été nettement moins intense. Le réchauffement global a contribué à augmenter la vitesse des vents de ces ouragans de 19 kilomètres par heure, accentuant ainsi leur potentiel destructeur.

Perspectives pour la gestion des risques liés aux ouragans

Face à la fréquence et à la violence accrues des ouragans, la communauté scientifique insiste sur l’urgence d’une action coordonnée. Les données issues de la modélisation climatique soulignent la nécessité de repenser les stratégies de prévention et d’adaptation, tout en accélérant la transition vers des sources d’énergie moins émettrices de carbone.

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