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Une gigantesque structure représentant 1/15e de l’univers observable intrigue les scientifiques


En 2021, la communauté astronomique a été secouée par l’annonce d’une structure cosmique d’une ampleur inédite. Baptisée « Arc Géant », cette formation s’étend sur 3,3 milliards d’années-lumière, remettant en question l’un des postulats majeurs de la cosmologie moderne : l’homogénéité et l’isotropie de l’univers à grande échelle. La découverte de cette entité pourrait bien contraindre les chercheurs à réévaluer les bases de la physique cosmique.

Depuis plusieurs siècles, la science s’est attachée à démontrer que la Terre, puis notre galaxie, n’occupent aucune position privilégiée dans l’univers. Cette idée a abouti à l’élaboration du principe cosmologique, selon lequel, à très grande échelle, l’univers présente une structure uniforme, sans direction ni région privilégiée. Ce principe, fondement de la cosmologie contemporaine, a permis l’élaboration de modèles robustes expliquant l’évolution du cosmos depuis le Big Bang.

Le principe cosmologique implique que, quelle que soit la direction de l’observation, l’univers devrait apparaître similaire, à quelques fluctuations près. Cette hypothèse, validée par de nombreux tests observationnels, autorise les scientifiques à considérer les régions accessibles comme représentatives du tout. Toutefois, une limite théorique subsiste : aucune structure ne devrait excéder 1,2 milliard d’années-lumière. Or, l’Arc Géant défie précisément cette contrainte.

Découverte de l’Arc Géant : une anomalie cosmique majeure

L’identification de l’Arc Géant est le fruit d’une analyse minutieuse de la lumière des quasars, ces noyaux galactiques hyperlumineux situés à des distances colossales. Sous la direction d’Alexia Lopez, alors doctorante à l’Université du Lancashire, une équipe a examiné les spectres lumineux pour y déceler les signatures du magnésium dans les nuages de gaz intergalactiques. En reliant ces zones d’absorption, un motif inattendu est apparu : une structure quasi symétrique, composée de galaxies et de gaz, s’étendant sur 3,3 milliards d’années-lumière.

Située à environ 9,2 milliards d’années-lumière de la Terre, cette structure a été nommée « Arc Géant ». Sa taille colossale représente environ un quinzième du rayon de l’univers observable. Si elle était visible à l’œil nu, elle occuperait une portion considérable du ciel, éclipsant toutes les autres structures connues à ce jour.

La découverte de l’Arc Géant soulève une question fondamentale : comment une telle entité a-t-elle pu se former dans un univers supposé homogène à grande échelle ? Certains avancent l’hypothèse d’une fluctuation statistique extrême, mais la probabilité d’un tel événement reste infime. D’autres suggèrent que des processus encore inconnus pourraient favoriser l’émergence de motifs cosmiques à des échelles insoupçonnées.

Le Grand Anneau et la remise en cause des modèles cosmologiques

Quelques années avant la découverte de l’Arc Géant, les astronomes avaient déjà identifié une autre structure intrigante : le Grand Anneau. Situé à seulement 12 degrés de l’Arc Géant dans le ciel, ce gigantesque ensemble forme une structure circulaire ou spiralée de 1,3 milliard d’années-lumière de diamètre et près de 4 milliards d’années-lumière de circonférence.

Le Grand Anneau, tout comme l’Arc Géant, a été mis en évidence grâce à l’analyse des signaux lumineux des quasars, révélant la présence de nuages de gaz intergalactiques. Sa taille dépasse largement la limite théorique de 1,2 milliard d’années-lumière, et sa proximité avec l’Arc Géant intrigue particulièrement les spécialistes. Deux structures aussi massives et voisines défient les modèles actuels de formation des grandes structures cosmiques.

À ces échelles, l’existence de telles entités remet en cause la validité du principe cosmologique. Si l’uniformité de l’univers n’est plus garantie à grande échelle, c’est l’ensemble des équations décrivant la répartition de la matière noire, l’expansion accélérée et l’évolution du cosmos qui pourrait être remis en question.

Arc Géant et Grand Anneau : vers une révision de la cosmologie ?

Pour l’instant, l’Arc Géant demeure une énigme. Sa taille, sa morphologie et même sa réalité doivent encore être confirmées par des observations indépendantes et d’autres méthodes. Si la découverte se confirme, elle s’ajoutera à la liste croissante des anomalies à grande échelle qui fragilisent le cadre théorique actuel.

Alexia Lopez souligne elle-même l’incertitude entourant cette structure : « Nous ne savons pas encore ce que signifie la présence de cette structure. Est-ce une coïncidence, une singularité locale ou bien la preuve que l’univers n’est pas aussi uniforme que nous le pensions ? » Pour l’heure, les cosmologistes font face à un nombre croissant de questions sans réponses.

L’Arc Géant pourrait ainsi marquer un tournant décisif dans l’histoire de la cosmologie, à l’image des révolutions scientifiques qui ont bouleversé notre vision du monde.

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