
La cartographie spatiale connaît une révolution sans précédent, portée par l’essor des missions robotiques et humaines vers Mars et la Lune. L’exigence de précision et de détail dans la représentation de ces deux astres s’impose aujourd’hui comme un enjeu central, non seulement pour la communauté scientifique, mais aussi pour les passionnés d’astronomie et d’exploration spatiale.
Pour les planificateurs de missions et les chercheurs, disposer de cartes fiables et exhaustives est devenu indispensable. Ces outils permettent d’anticiper les défis logistiques, de mieux comprendre la géologie des surfaces extraterrestres et d’identifier les ressources exploitables. La cartographie devient ainsi un pilier de la préparation des futures bases lunaires et martiennes.
Parallèlement, l’intérêt du grand public pour ces mondes lointains ne cesse de croître. Les cartes, en plus de leur valeur scientifique, nourrissent l’imaginaire collectif et démocratisent l’accès à la connaissance. Leur dimension esthétique et narrative contribue à rendre l’exploration spatiale accessible à tous.
Cartographie de Mars et de la Lune : nouveaux standards et méthodologies
Dans ce contexte, Blanche Lambert, cartographe indépendante, s’apprête à publier un atlas inédit intitulé Un petit pas sur la Lune, une roue sur Mars (Armand Colin, éditions Dunod). Ce recueil, qui paraîtra le 29 octobre, propose vingt cartes d’une finesse remarquable, illustrant aussi bien les sites des missions Apollo que les trajectoires des rovers américains, russes et chinois.
« Très, très heureuse de partager avec vous la sortie prochaine de mon premier atlas chez Armand Colin (@dunod_editeur) intitulé “Un petit pas sur la Lune, une roue sur Mars” ! 20 cartes de Mars et de la Lune, sortie le 29 octobre prochain ! #mappyproject »
Le projet de Blanche Lambert se distingue par sa volonté de conjuguer rigueur scientifique et dimension pédagogique. Chaque carte intègre des anecdotes sur les missions historiques et replace les découvertes dans leur contexte, offrant ainsi une expérience immersive et didactique.
Collecte et validation des données spatiales : un défi technique
La méthodologie adoptée par Blanche Lambert repose sur l’exploitation de données en sources ouvertes, issues d’orbiteurs tels que Viking-2 pour Mars ou Clementine pour la Lune. Les informations relatives aux missions et aux rovers proviennent directement des capteurs embarqués, accessibles via des plateformes scientifiques ou des publications spécialisées.
Le travail de cartographie implique également une attention particulière à la toponymie. « À mon sens, l’élément qui devrait ressortir de ces cartes est la toponymie : tous les noms qui sont indiqués sur les cartes sont les vrais noms tels qu’ils sont reconnus par l’Union astronomique internationale. Pour les missions habitées Apollo, la plupart des noms ont été donnés par les astronautes eux-mêmes. »
La diversité et l’ancienneté des images utilisées posent des défis d’harmonisation. Certaines données, issues de missions historiques comme Viking-2 (1975), restent précieuses mais contrastent fortement avec les images récentes, notamment pour la précision et la résolution.
Perspectives et enrichissement continu de la cartographie spatiale
Le public visé par cet ouvrage est large : « Cet ouvrage s’adresse à tous ceux qui veulent découvrir des espaces qui sortent de l’ordinaire, qui veulent rêver et voyager en dehors des sentiers battus. Bien sûr, il est pensé principalement pour le grand public et plus particulièrement pour les passionnés d’Espace et de cartographie, mais il peut parler à tout le monde. »
Les futures missions, notamment le programme Artemis et les initiatives chinoises, russes et indiennes, sont attendues avec impatience. Elles promettent de fournir des données inédites, susceptibles d’enrichir et d’affiner encore la représentation des surfaces lunaires et martiennes.
La réalisation de ces cartes a nécessité de surmonter des difficultés techniques majeures, liées à la disparité des sources et à la cohérence visuelle de l’ensemble. « Il a été compliqué de jongler justement entre des données et des images plus ou moins datées. Il fallait absolument trouver une harmonie générale au niveau de l’ouvrage. »
Vers une diversification des supports et des objets cartographiques
Blanche Lambert ne limite pas ses ambitions à Mars et à la Lune. Elle élargit son champ d’action à d’autres corps célestes, réalisant des planisphères de Mercure, Vénus, Io ou Ganymède. Les prochaines missions vers les satellites de Jupiter, telles que Juice et Europa Clipper, devraient lui permettre de compléter sa collection avec des cartes d’Europe et de Callisto.



