
Au cœur de la vallée de Mexico, la cité ancienne de Teotihuacan fascine toujours archéologues et linguistes par ses secrets enfouis. Récemment, des experts ont annoncé la découverte d’indices d’une langue oubliée, considérée comme l’ancêtre du nahuatl, la langue plus tard utilisée par les Aztèques.
Déjà en 2016, la découverte d’ossements datant de plus de seize siècles avait attiré l’attention sur le site. Aujourd’hui, l’intérêt se porte sur des fragments de fresques et divers objets récupérés par une équipe internationale, qui y a identifié des motifs récurrents évoquant un langage précurseur du nahuatl.
Christopher Helmke, spécialiste à l’Université de Copenhague, explique : « La découverte de ce système d’écriture pourrait transformer notre compréhension des cultures mésoaméricaines et, peut-être, lever le voile sur le mystère de Teotihuacan. » Ses recherches mettent en lumière un système d’écriture combinant logogrammes et indices phonétiques.
L’analyse attentive de ces symboles a révélé que certains dessins, tels que le coyote, possèdent plusieurs sens : ils représentent à la fois l’animal et un son associé, selon le contexte. Ce mélange de dessins et de rébus phonétiques aurait permis d’exprimer des idées complexes, inédites pour la région.
Les chercheurs ont élaboré une sorte de « pierre de Rosette » pour relier la langue aztèque et les images retrouvées à Teotihuacan. Cette méthode vise à faciliter le déchiffrement de ces symboles mystérieux, tout en soulignant la complexité du système graphique utilisé par cette civilisation.
C’est la première fois qu’il est prouvé qu’un langage ancestral d’Amérique centrale utilise des logogrammes avec une valeur phonétique intégrée dans des phrases ou des mots. Ce constat ouvre de nouvelles perspectives pour l’étude des systèmes d’écriture mésoaméricains et pourrait inspirer d’autres travaux de déchiffrement.
Les conclusions de l’équipe suggèrent que les habitants parlant la langue à l’origine du nahuatl seraient arrivés à Teotihuacan bien avant ce que l’on pensait. Cela nourrirait l’idée d’un lien direct entre les bâtisseurs de la cité et les Aztèques, venus plus tard dans la région.
Des recherches complémentaires seront nécessaires pour approfondir la compréhension de ce langage retrouvé et de ses implications. Cela pourrait, à terme, permettre d’éclaircir le sort de cette civilisation disparue qui continue de captiver les visiteurs du monde entier.



