
Des données récentes indiquent qu’entre un et quatre satellites de la constellation Starlink d’Elon Musk rentrent dans l’atmosphère terrestre chaque jour. Jonathan McDowell, astronome au Centre d’astrophysique Harvard-Smithsonian, estime qu’en 2025, la moyenne quotidienne pourrait s’établir entre un et deux engins.
Cette tendance est amenée à s’intensifier à mesure que SpaceX continue de déployer de nouveaux satellites. Selon les calculs de McDowell, il n’est pas exclu que d’ici peu, le rythme atteigne cinq rentrées par jour, conséquence directe de l’expansion rapide de la flotte Starlink.
Actuellement, on recense environ 20.000 objets en orbite autour de la Terre, dont 12.000 satellites en activité. Parmi eux, Starlink représente déjà 8.500 unités, un chiffre qui pourrait être multiplié par cinq d’ici une dizaine d’années, d’après les projections du blog Datafeature.
Les satellites Starlink sont conçus pour se désintégrer entièrement lors de leur retour dans l’atmosphère, ce qui devrait en théorie éviter toute retombée de débris au sol. Cependant, plusieurs vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des objets lumineux traversant le ciel, alimentant une certaine inquiétude.
Les spécialistes tentent de rassurer le public en affirmant que la technologie ne présente aucun danger pour la population. Malgré ces assurances, quelques incidents ont été recensés récemment, soulevant des questions sur les risques réels pour les biens matériels.
Par exemple, en juillet 2024, un fragment d’un mètre carré provenant d’une capsule SpaceX Dragon a été retrouvé dans une propriété en Caroline du Nord. Un mois plus tard, un débris de 2,5 kilogrammes issu d’un satellite Starlink a été découvert près d’une ferme au Canada.
Jonathan McDowell relativise malgré tout ces événements, déclarant : « Je ne m’inquiète pas des rentrées atmosphériques de Starlink. Ils fondent pratiquement complètement. » Il reconnaît toutefois que l’augmentation du nombre de rentrées impose une vigilance accrue.
L’astronome nuance cependant son propos face à la multiplication d’objets non Starlink dans l’espace : « Si l’on prend également en compte des engins qui n’appartiennent pas à Starlink, le risque me met mal à l’aise. » Il propose d’interdire « la réintégration incontrôlée d’objets spatiaux de plus d’une tonne », visant ainsi les satellites concurrents ou les étages de fusée abandonnés.
Si la procédure de sortie d’orbite des satellites Starlink ne pose pas à ce jour de menace directe pour le public, les scientifiques s’interrogent sur les effets environnementaux de ces rentrées. Durant leur désintégration, les engins relâchent de l’oxyde d’aluminium, un composé susceptible d’affecter la chimie de l’atmosphère.
Jonathan McDowell insiste d’ailleurs sur la nécessité d’approfondir la recherche sur ce sujet : « Si les recherches actuellement en cours révèlent que nous causons déjà des dommages à l’atmosphère, il faudra repenser nos stratégies d’élimination. »



