Une étude menée par une équipe suédo-chinoise et publiée dans la revue Molecular Plant révèle que les émissions de méthane provenant de la culture du riz, deuxième après l’élevage dans l’agriculture, pourraient être réduites jusqu’à 70 %. Ce gaz, bien plus puissant que le CO2 en termes d’effet de serre sur une période de 20 ans, est produit par des micro-organismes appelés archées, qui se nourrissent des exudats racinaires des plantes.
Les chercheurs ont exploré les conditions mystérieuses de production de méthane dans les rizières inondées. En comparant deux variétés de riz, l’une avec un fort dégagement de méthane et l’autre sans, ils ont découvert que la production du gaz est liée à la présence d’une petite molécule, le fumarate, produite par les racines.
L’utilisation de l’oxantel, un inhibiteur de la fabrication enzymatique du fumarate, a permis de réduire considérablement les émissions de méthane. À l’inverse, l’ajout de fumarate a entraîné une augmentation de ces émissions. Ce phénomène a permis aux chercheurs de mieux comprendre comment contrôler la production de méthane.
En outre, une des variétés de riz étudiées libérait de l’éthanol au niveau des racines, ce qui a également montré un effet inhibiteur sur la production de méthane. Avec ces deux observations, les chercheurs ont pu identifier des variétés de riz émettant peu de méthane.
Ces variétés à faible émission ont été croisées avec d’autres variétés de riz reconnues pour leur rendement élevé. Les hybrides ainsi obtenus ont conservé les caractéristiques bénéfiques et ont été testés avec succès en plein champ en Chine pendant plusieurs années, démontrant leur efficacité dans diverses conditions agricoles.
Cette avancée est cruciale dans le contexte actuel d’augmentation des émissions mondiales de méthane en raison du réchauffement climatique. Avec la demande croissante en riz pour satisfaire les besoins alimentaires de la population mondiale, cette découverte pourrait avoir un impact significatif sur la réduction des émissions de méthane agricoles.
