
La girafe, longtemps perçue comme une espèce unique, compte désormais quatre espèces distinctes selon la dernière classification révélée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN). Cette nouvelle approche vise à mieux protéger cet animal, dont la population est en déclin sur le continent africain.
L’évolution de la classification de la girafe remonte à la fin du XVIIIe siècle, où elle a été séparée des cervidés pour être reconnue sous le genre Giraffa giraffa. Depuis, les scientifiques ont affiné leur compréhension à partir d’analyses morphologiques, génétiques et écologiques.
Jusqu’à présent, neuf sous-espèces étaient recensées sous une seule espèce. Désormais, l’IUCN distingue la girafe septentrionale (Giraffa camelopardis), la girafe réticulée (G. reticulata), la girafe Masai (G. tippelkirschi) et la girafe australe (G. giraffa), une répartition jugée plus fidèle à la diversité réelle de l’animal.
Selon l’IUCN, cette nouvelle classification permettra une « compréhension plus nuancée des menaces et opportunités de conservation concernant ces différentes espèces dans les régions diverses qu’elles habitent en Afrique ». Cette distinction apparaît essentielle face à des dynamiques régionales contrastées pour les populations de girafes.
La situation de la girafe est préoccupante : classée comme « vulnérable » par l’IUCN depuis 2016, elle n’était considérée auparavant que comme une « préoccupation mineure ». Entre 1985 et 2015, le nombre de girafes a chuté d’environ 40 %, pour atteindre près de 98 000 individus à travers l’Afrique.
Malgré cette tendance globale à la baisse, certaines régions affichent des évolutions opposées. L’IUCN soulignait en 2019 que si des hausses notables sont observées en Afrique australe, l’Afrique de l’Est et centrale connaissent au contraire des déclins marqués dans leurs populations de girafes.
La reclassification ne supprime pas l’existence des sous-espèces ; sept des neuf sous-espèces initiales sont maintenues, réparties entre trois des quatre espèces principales. Par exemple, la girafe nubienne est désormais incluse avec Giraffa camelopardis, tandis que la girafe angolaise rejoint Giraffa giraffa.
Cette révision scientifique ambitionne de renforcer les stratégies de préservation spécifiques à chaque espèce, afin d’adapter les actions aux particularités écologiques et aux menaces propres à chaque région du continent africain.



