
Des géologues de l’université d’Oxford avancent que l’eau sur Terre existe depuis sa formation, il y a 4,6 milliards d’années. Selon leur étude publiée dans “Icarus”, cette eau n’aurait pas principalement été apportée par des comètes ou astéroïdes, comme on le croyait.
En 2020, une équipe de chercheurs du CRPG de Vandœuvre-lès-Nancy avait déjà suggéré cette hypothèse. Ils ont étudié les chondrites à enstatite, des météorites dont la composition chimique est proche de celle des roches terrestres, indiquant une formation similaire dans le Système solaire.
Les chondrites à enstatite, considérées comme initialement sèches, contiennent en réalité de petites quantités d’eau. Étant donné leur rôle dans la formation de la Terre, elles pourraient expliquer la majeure partie de l’eau actuelle sur notre planète.
Cependant, des doutes persistaient quant à la possibilité de contamination terrestre des échantillons analysés. Ces météorites sont rares et souvent altérées, ce qui pouvait compromettre la validité des mesures initiales du CRPG.
Récemment, l’équipe d’Oxford a étudié une chondrite à enstatite de 147 grammes découverte en Antarctique, nommée “LAR 12252”. Grâce au synchrotron Diamond Light Source, ils ont pu effectuer des analyses approfondies, révélant des quantités significatives d’hydrogène.
Les résultats ont montré que ces météorites contiennent du sulfure d’hydrogène, cinq fois plus qu’estimé précédemment. Selon Thomas Barrett, cela renforce l’idée que l’eau terrestre est d’origine native, non extraterrestre. Sa citation précise : “La probabilité que ce sulfure d’hydrogène provienne d’une contamination terrestre étant très faible, ces travaux apportent des preuves essentielles à l’appui de la théorie selon laquelle l’eau sur Terre est native, c’est-à-dire un produit naturel de la composition de notre planète.”



