
La sédentarité s’impose aujourd’hui comme un défi sanitaire mondial majeur. Selon les dernières analyses, près d’un tiers des adultes et 80 % des adolescents ne pratiquent pas une activité physique suffisante. Cette tendance inquiète les experts, qui alertent sur les conséquences à long terme d’un mode de vie trop statique, accentué par la généralisation des écrans et la numérisation des loisirs.
Pour matérialiser cette évolution préoccupante, les chercheurs de l’application de santé WeWard ont conçu « Sam », une modélisation prospective de l’individu moyen en 2050. Cette projection, fondée sur des données médicales et physiologiques, met en lumière les stigmates physiques liés à l’inactivité chronique. Sam présente notamment une fatigue oculaire marquée, un teint pâle, des muscles du visage relâchés, des varices, des jambes gonflées et des douleurs cervicales, autant de signes révélateurs d’un excès de temps passé devant les écrans et d’une posture inadaptée.
La représentation de Sam, générée par intelligence artificielle, vise à sensibiliser sur les risques tangibles d’un mode de vie sédentaire. Les symptômes décrits ne relèvent pas de la science-fiction : ils résultent directement du manque d’activité physique et de l’omniprésence des technologies numériques dans le quotidien.
Conséquences de la sédentarité et enjeux pour la santé publique
L’Organisation mondiale de la santé rappelle que l’exercice régulier constitue un rempart contre de nombreuses pathologies. L’activité physique réduit significativement les risques de maladies cardiovasculaires, de cancer et de diabète. Elle contribue également à la prévention de la dépression, de l’anxiété et favorise la santé cérébrale. Chez les enfants et adolescents, bouger soutient la croissance osseuse, le développement musculaire et les capacités cognitives.
Pour élaborer cette projection, les équipes de WeWard ont croisé leurs propres statistiques issues des habitudes de marche dans 30 pays avec les résultats d’études scientifiques sur les effets de la sédentarité et du temps d’écran. Le résultat : une image saisissante de ce que pourrait devenir l’humain moyen si la tendance actuelle se poursuit.
Coût économique et stratégies de prévention contre l’inactivité physique
Les estimations sont alarmantes : si l’inactivité physique n’est pas freinée, elle pourrait engendrer un coût de 300 milliards de dollars pour les systèmes de santé publique entre 2020 et 2030. Face à ce constat, l’OMS s’est fixé des objectifs ambitieux : réduire la prévalence de l’inactivité de 10 % d’ici 2025 et de 15 % à l’horizon 2030, en comparaison aux niveaux de 2010.
Pour Yves Benchimol, PDG de WeWard, la réponse doit être systémique et inclure des politiques publiques volontaristes. Il souligne : « il faut des infrastructures adaptées aux piétons, des parcs, des programmes de marche et des outils numériques qui encouragent les habitudes positives. Le mouvement est véritablement un remède, et pourtant, on en parle incroyablement peu ».
Le défi du mouvement dans une société ultra-connectée
La projection de Sam agit comme un miroir de notre avenir collectif. La technologie facilite la vie quotidienne, mais risque de nous éloigner de l’essentiel : l’activité physique. La question demeure : serons-nous capables de réintégrer le mouvement dans nos routines, dans un monde où tout est conçu pour limiter l’effort ? Le véritable progrès ne résiderait-il pas dans la redécouverte de gestes simples, comme celui de marcher ?



