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La FAO alerte sur la menace que la dégradation des terres agricoles fait peser sur 1,7 milliard de personnes


La dégradation des terres agricoles s’impose aujourd’hui comme un défi majeur pour la sécurité alimentaire mondiale. Ce phénomène, bien que connu de longue date, s’intensifie sous l’effet conjugué de processus naturels tels que l’érosion hydrique et éolienne, ainsi que la salinisation des sols. La capacité des terres à fournir des ressources essentielles s’en trouve compromise, mettant en péril la productivité agricole à l’échelle planétaire.

Selon le dernier rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’accélération de la dégradation des terres est désormais largement attribuable aux activités humaines. « Mais les activités humaines, notamment la déforestation, le surpâturage, les pratiques agricoles et d’irrigation non durables, sont de plus en plus responsables de l’accélération de ces processus », précise l’organisation dans son analyse annuelle.

La FAO définit cette dégradation comme une diminution persistante de la capacité des terres à fournir biens et services. Elle la qualifie de « menace grandissante » pour la sécurité alimentaire et la stabilité des systèmes agricoles. Les conséquences varient, allant de la simple baisse de rendement sur une parcelle de blé à l’abandon total de surfaces cultivables.

Dégradation des terres agricoles : impacts humains et géographiques

Pour quantifier l’ampleur du problème, la FAO s’est appuyée sur trois indicateurs majeurs : la perte de couverture arborée, l’érosion des sols et la diminution du carbone stocké dans la biomasse et le sol. Ces paramètres ont été comparés à des niveaux de référence théoriques, c’est-à-dire en l’absence d’intervention humaine.

Les résultats sont sans appel : près de 1,7 milliard d’individus résident dans des régions où la dégradation des terres cultivées, provoquée par l’homme, est directement liée à une baisse de rendement agricole. L’Asie du Sud et de l’Est concentre la majorité de ces populations vulnérables, en raison de leur forte densité démographique.

Dans les pays à revenus élevés, la situation diffère. « Les effets de la dégradation des terres sur les rendements sont masqués par l’utilisation intensive d’intrants » tels que les engrais ou les pesticides, observe la FAO. Toutefois, cette approche est jugée « coûteuse » et engendre « des rendements décroissants », tout en exacerbant la dégradation et en générant des « externalités environnementales ».

Solutions réglementaires et leviers pour restaurer la productivité agricole

La FAO insiste sur le fait que la dégradation des terres n’est ni une fatalité, ni un processus irréversible. Ses estimations révèlent qu’en inversant seulement 10 % de la dégradation anthropique sur les terres agricoles actuelles, il serait possible de restaurer une production suffisante pour nourrir 154 millions de personnes supplémentaires chaque année.

Pour atteindre cet objectif, l’organisation recense plusieurs instruments d’action. Parmi eux figurent des mesures réglementaires telles que l’interdiction de la déforestation, des incitations économiques sous forme de paiements pour services écosystémiques, ainsi que des subventions conditionnées au respect de normes environnementales. La FAO souligne la nécessité d’adapter ces outils à la taille des exploitations et aux contextes locaux.

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