
Que deviennent les avions une fois leur carrière aérienne achevée ? Cette interrogation, centrale pour l’industrie, trouve une réponse concrète sur les pistes de Tarbes, où TARMAC Aerosave s’impose comme un acteur de référence. La gestion de la fin de vie des aéronefs s’est imposée comme un enjeu stratégique pour l’aéronautique européenne, tant sur le plan environnemental qu’économique.
Fondée en 2007, TARMAC Aerosave résulte d’une collaboration entre Airbus, Safran et Suez, dans la continuité du programme européen Pamela. Cette initiative a marqué l’émergence d’une filière dédiée au démantèlement et au recyclage des avions, une première sur le continent. L’entreprise, présente à Tarbes, Teruel et Toulouse-Francazal, couvre l’intégralité du cycle de vie des appareils : stockage, maintenance, remise en vol, puis déconstruction et valorisation des matériaux.
En quinze ans, plus de 1 800 avions ont transité par les installations de TARMAC Aerosave. Parmi eux, 1 300 ont pu reprendre les airs après une phase de transition ou d’entretien. Toutefois, c’est dans le domaine du recyclage que la société a bâti sa réputation, en développant des procédés innovants et respectueux de l’environnement.
Recyclage des avions : vers une valorisation maximale des matériaux
À Tarbes, les équipes techniques parviennent à recycler jusqu’à 92 % du poids total d’un avion. Le processus débute par l’extraction minutieuse des composants réutilisables : moteurs, trains d’atterrissage, calculateurs, systèmes hydrauliques. Ces pièces sont ensuite testées, certifiées et réinjectées sur le marché de l’occasion, garantissant leur traçabilité et leur fiabilité.
La démarche, qualifiée de « verdissage », consiste à dépouiller progressivement l’appareil jusqu’à sa structure en aluminium. Cette dernière est ensuite orientée vers d’autres industries, où elle trouve une seconde vie. Près d’un tiers de la masse initiale d’un avion rejoint directement le marché de la seconde main, tandis que les matériaux restants sont valorisés dans des secteurs aussi variés que la construction ou le sport.
Cette approche circulaire permet de limiter considérablement l’empreinte environnementale du secteur, tout en offrant de nouvelles perspectives économiques. Le recyclage des avions s’impose ainsi comme un levier majeur pour la transition écologique de l’aéronautique.
Stockage et maintenance : un marché en pleine mutation
Depuis sa création, TARMAC Aerosave a recyclé plus de 450 avions et 250 moteurs. Mais l’activité ne se limite pas à la déconstruction. Le stockage et la maintenance représentent aujourd’hui 85 % du chiffre d’affaires de l’entreprise. Grâce à des infrastructures uniques en Europe, jusqu’à 280 avions long-courriers peuvent être accueillis simultanément.
Les appareils sont placés « sous cocon », une méthode de préservation qui garantit leur protection et leur maintien en état de vol. Après quelques semaines ou plusieurs années de stockage, ils peuvent être remis en service, parfois sous de nouvelles couleurs. Cette flexibilité répond à une demande croissante du marché, notamment en période de fluctuations du trafic aérien.
Radar : un éclairage sur les enjeux de l’aéronautique contemporaine
Depuis 2021, le podcast Radar, lancé par Safran, propose une plongée dans les coulisses de l’innovation aéronautique, de la défense et de l’espace. Chaque épisode explore des thématiques clés : recherche, technologie, responsabilité sociétale, décarbonation. L’épisode consacré à TARMAC Aerosave met en lumière l’importance croissante du recyclage et du stockage dans la stratégie des grands groupes aéronautiques.
Trente épisodes sont déjà disponibles, offrant aux experts et passionnés une analyse approfondie des défis et mutations du secteur. Le témoignage des équipes de TARMAC Aerosave à Tarbes illustre la transformation profonde de la filière, entre impératifs environnementaux et exigences industrielles.



