
Après une interruption de cinq mois, le sanctuaire emblématique dédié aux chimpanzés orphelins en Sierra Leone a de nouveau ouvert ses portes au public. Cette décision, annoncée lundi à l’AFP par les responsables du site, intervient dans un contexte de pressions croissantes sur l’habitat naturel des primates, menacé par une déforestation rapide et des incursions illégales.
Le sanctuaire de Tacugama, situé à environ quinze kilomètres de Freetown, s’inscrit au cœur du Parc national de la péninsule de la région ouest. Reconnu internationalement, ce refuge figure parmi les pôles touristiques majeurs de la Sierra Leone. Sa réputation repose autant sur son engagement pour la conservation que sur son rôle éducatif auprès des visiteurs et des chercheurs.
Depuis plusieurs années, le parc national subit une pression accrue liée à l’exploitation forestière et à l’expansion illégale de zones habitées. Face à cette situation alarmante, la direction de Tacugama avait pris la décision radicale de fermer le site au public dès le 26 mai. Cette fermeture visait à provoquer une prise de conscience gouvernementale et à attirer l’attention sur la gravité des menaces pesant sur les chimpanzés du sanctuaire.
Déforestation en Sierra Leone : impact sur les sanctuaires de primates
La déforestation massive dans la région ne cesse de s’intensifier, fragilisant l’écosystème du parc et mettant en péril la survie des espèces protégées. Les responsables du sanctuaire ont souligné que l’empiètement illégal, en particulier, compromet directement la sécurité et le bien-être des primates recueillis à Tacugama.
La réouverture du sanctuaire s’accompagne d’un message fort à l’adresse des autorités et du public. Les gestionnaires insistent sur l’urgence d’agir pour préserver les derniers habitats naturels des chimpanzés en Sierra Leone. Ils rappellent que la protection de ces espaces ne relève pas seulement de la conservation, mais aussi du maintien de la biodiversité et du patrimoine national.
Tourisme, conservation et sensibilisation à Tacugama
En accueillant de nouveau les visiteurs, Tacugama espère renforcer la sensibilisation autour des enjeux environnementaux locaux. Le sanctuaire demeure un lieu d’observation privilégié pour les experts, les passionnés de primatologie et les défenseurs de la faune africaine.
La mobilisation autour de Tacugama illustre la complexité des défis auxquels sont confrontés les sanctuaires de primates en Afrique de l’Ouest. La lutte contre la déforestation et l’empiètement illégal exige une collaboration étroite entre acteurs locaux, gouvernements et communauté scientifique internationale.



