Santé

Les hommes doivent augmenter leur activité physique bien plus que les femmes pour réduire ce risque santé


Les bénéfices de l’activité physique après 50 ans sont largement documentés : amélioration de la santé mentale et cognitive, réduction du stress, prévention des maladies chroniques et allongement de l’espérance de vie en bonne santé. Le sport s’impose comme un allié incontournable pour limiter le risque de cancer, de diabète, de maladies cardiovasculaires et de fractures, tout en atténuant les douleurs articulaires. Mais la question demeure : hommes et femmes doivent-ils fournir le même effort pour en retirer les mêmes avantages cardiaques ?

Une récente publication dans Nature Cardiovascular Research apporte un éclairage inédit sur cette problématique. Selon cette étude, la quantité d’exercice hebdomadaire nécessaire pour réduire le risque de maladie coronarienne varie sensiblement selon le sexe. Les résultats, issus d’une analyse rigoureuse, remettent en question l’universalité des recommandations actuelles en matière d’activité physique.

Les chercheurs, affiliés à plusieurs institutions chinoises, ont exploité les données de la UK Biobank, une vaste base regroupant les dossiers médicaux et habitudes de vie de centaines de milliers de Britanniques. Leur analyse a porté sur 80 243 adultes de plus de 50 ans, suivis pendant huit ans. Aucun d’entre eux n’avait d’antécédent de maladie coronarienne au début de l’étude. L’intensité et la durée de leur activité physique hebdomadaire ont été mesurées à l’aide de traqueurs d’activité portés au poignet, puis croisées avec leurs dossiers médicaux.

Différences de genre dans la réduction du risque cardiovasculaire

Les résultats sont sans appel : chez les femmes, pratiquer au moins 150 minutes d’exercice modéré à intense par semaine permettait de réduire de 22 % le risque de développer une maladie coronarienne. Chez les hommes, la même durée d’activité ne permettait qu’une réduction de 17 %. Pour atteindre une diminution de 30 % du risque, les hommes devaient fournir plus du double d’effort : 530 minutes hebdomadaires, contre seulement 250 minutes pour les femmes.

Une analyse complémentaire a été menée sur un sous-groupe de 5 169 individus déjà diagnostiqués avec une maladie coronarienne, d’âge moyen 67 ans. Les femmes qui maintenaient deux heures et demie d’exercice modéré à intense par semaine voyaient leur risque de mortalité toutes causes confondues chuter de 70 %. Les hommes, pour la même durée d’activité, n’enregistraient qu’une baisse de 20 %.

Rôle déterminant des hormones et des différences physiologiques

Pour expliquer cet écart, les auteurs avancent l’hypothèse hormonale. Des taux plus élevés d’œstrogènes chez les femmes pourraient faciliter la combustion des graisses durant l’effort, optimisant ainsi les bénéfices cardiovasculaires. D’autres facteurs physiologiques, tels qu’une meilleure efficacité respiratoire, métabolique et musculaire chez les femmes lors de l’exercice, sont également évoqués.

Il convient toutefois de souligner les limites de cette étude. La cohorte analysée était majoritairement blanche et issue de milieux socio-économiques favorisés, alors que l’on sait que ces variables influencent fortement la santé et l’adoption de comportements protecteurs. Pour valider ces observations, des recherches complémentaires incluant des populations plus diversifiées restent nécessaires.

Vers une révision des recommandations d’activité physique

Ces résultats invitent à repenser les recommandations de santé publique, en intégrant la dimension du genre dans la prescription d’activité physique. Il apparaît désormais évident que les stratégies de prévention cardiovasculaire doivent être adaptées, afin d’optimiser les bénéfices pour chaque population.

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