
Un homme d’une cinquantaine d’années s’est récemment présenté aux urgences, souffrant de douleurs thoraciques persistantes et de difficultés respiratoires. Après deux jours d’inconfort, les examens d’imagerie médicale, incluant radiographie et scanner, ont révélé la présence inattendue d’un corps étranger logé dans son cœur. L’intervention chirurgicale qui s’en est suivie a permis de mettre au jour un fragment acéré de ciment ayant perforé l’oreillette droite ainsi que le poumon droit.
Cette découverte a surpris l’équipe médicale, qui a rapidement établi un lien avec une intervention subie par le patient une semaine auparavant. Ce dernier avait bénéficié d’une vertébroplastie, une procédure courante visant à stabiliser une fracture vertébrale par l’injection de ciment médical. Toutefois, une complication rare s’est produite : une partie du ciment a migré dans la circulation sanguine, atteignant le cœur après s’être solidifiée.
La migration de ciment orthopédique dans le système vasculaire, bien que peu fréquente, constitue un risque connu de la vertébroplastie. Dans la majorité des cas, cette technique ne provoque aucune complication. Néanmoins, la survenue d’une embolie cimentaire reste possible, notamment lorsque le matériau injecté pénètre accidentellement dans les veines vertébrales.
Embolie cimentaire après vertébroplastie : risques et prise en charge
Dans cette situation, le fragment de ciment a provoqué une perforation cardiaque et pulmonaire, nécessitant une extraction chirurgicale en urgence. L’évolution clinique du patient a été favorable, avec disparition complète des symptômes un mois après l’intervention. Ce cas illustre la nécessité d’une surveillance attentive après toute procédure impliquant l’injection de biomatériaux dans le rachis.
Les embolies pulmonaires sont le plus souvent d’origine thrombotique, c’est-à-dire causées par un caillot sanguin obstruant la circulation. Cependant, d’autres formes d’embolies, dites non thrombotiques, peuvent survenir dans des contextes variés, comme l’a démontré ce cas de migration de ciment orthopédique.
Autres causes d’embolies pulmonaires non thrombotiques
Outre le ciment médical, plusieurs substances ou particules peuvent être à l’origine d’embolies pulmonaires atypiques :
- L’introduction accidentelle d’une grande quantité d’air dans le système veineux ou cardiaque droit, souvent lors d’une chirurgie ou d’une manipulation de cathéter veineux défectueux.
- Le passage de particules de graisse ou de moelle osseuse dans la circulation, notamment après une fracture d’os long.
- L’infiltration de liquide amniotique dans le système veineux maternel, puis dans les artères pulmonaires, au moment de l’accouchement.
- La migration de particules étrangères, comme le talc injecté chez certains usagers de drogues intraveineuses.
- Le passage de cellules cancéreuses, en particulier lors d’adénocarcinomes, vers la circulation pulmonaire, bien que cette complication demeure rare.
La diversité des mécanismes à l’origine des embolies pulmonaires non thrombotiques souligne l’importance d’une vigilance accrue lors de procédures à risque. Chaque situation requiert une prise en charge adaptée, fondée sur une identification rapide de la cause et une intervention ciblée.



