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Un rapport présente dix technologies capables de limiter la catastrophe climatique si elles sont rapidement adoptées


Les alertes scientifiques se multiplient : en 2024, la planète a franchi le seuil symbolique de +1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle, et les projections évoquent un réchauffement pouvant atteindre 3 °C d’ici la fin du siècle. Face à cette perspective préoccupante, un rapport du World Economic Forum, élaboré en partenariat avec Frontiers, met en lumière dix innovations technologiques susceptibles de ralentir cette dynamique si leur déploiement s’accélère.

La question de la production énergétique sans recours aux combustibles fossiles demeure centrale. Si la géothermie classique reste tributaire de ressources naturelles spécifiques et d’infrastructures lourdes, de nouveaux dispositifs modulaires émergent. Ces systèmes exploitent des réseaux de canalisations souterraines scellées, où circule un fluide destiné à extraire la chaleur des roches, ouvrant ainsi la voie à une généralisation de la géothermie.

Par ailleurs, la pression sur les réseaux électriques s’intensifie, notamment lors des pics de consommation. La recharge bidirectionnelle, permettant aux batteries de restituer de l’électricité au réseau, apparaît comme une solution prometteuse pour renforcer la stabilité des infrastructures énergétiques.

Réduire les émissions de gaz à effet de serre avec des technologies innovantes

La réduction de la consommation énergétique constitue également un enjeu majeur. Le procédé Haber-Bosch, à la base de la production mondiale d’ammoniac, représente à lui seul 2 % de la demande énergétique globale. Plusieurs pistes sont à l’étude pour limiter son impact : recourir à l’hydrogène vert, privilégier les énergies renouvelables ou encore développer des méthodes de synthèse moins énergivores.

L’ammoniac, aujourd’hui principalement utilisé dans la fabrication d’engrais, pourrait à l’avenir servir de carburant ou d’agent de production d’électricité s’il est issu de sources bas carbone. Cette mutation s’inscrit dans une logique de diversification des usages et de réduction de l’empreinte carbone du secteur industriel.

Le rapport insiste également sur l’importance des technologies de détection, de capture et de valorisation du méthane. Ce gaz, dont le pouvoir de réchauffement est 80 fois supérieur à celui du CO2 sur vingt ans, constitue un levier d’action rapide pour limiter le réchauffement global. Réduire les émissions de méthane s’impose comme une priorité stratégique. Le secteur du bâtiment est aussi concerné : le ciment, composant principal du béton, est responsable de 8 % des émissions mondiales de CO2. Les nouveaux bétons dits « verts » ambitionnent même de séquestrer le carbone.

L’eau et l’alimentation : des défis majeurs pour la résilience climatique

Les problématiques liées à l’accès à l’eau et à la sécurité alimentaire occupent également une place centrale. Des technologies de dessalement plus sobres en énergie sont en cours de développement pour répondre à la demande croissante. Le rapport met en avant la fermentation de précision, qui permet de produire des protéines identiques à celles d’origine animale grâce à l’utilisation de micro-organismes, réduisant ainsi la dépendance à l’élevage traditionnel.

Dans le domaine agricole, l’intégration de l’intelligence artificielle et de capteurs innovants ouvre la voie à une gestion optimisée de la santé des sols. Des systèmes de tri automatisés permettent désormais d’identifier et de valoriser les déchets alimentaires, notamment par compostage, limitant ainsi leur enfouissement.

Enfin, les avancées dans l’observation satellitaire et les technologies de suivi de la Terre offrent la possibilité d’intervenir plus efficacement face aux catastrophes naturelles. La synergie de ces innovations représente une opportunité concrète pour freiner le réchauffement climatique et préserver les équilibres planétaires.

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